05/04/23

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Par Talents Santé

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En France, depuis plusieurs années, le manque de personnel en crèche augmente et entraîne des difficultés pour les familles qui peinent à faire garder leurs enfants.

Les professionnels diplômés semblent fuir les structures publiques au profit du privé. Quelles sont les raisons de cette détérioration des qualités d’accueil en crèche ? Quelles solutions sont proposées par l’État face à l’urgence ?


La pénurie de personnel diplômé en crèches

Difficultés de recrutement : la petite enfance, un secteur en crise

En France, ce sont quatre enfants sur dix de moins de 3 ans qui ne peuvent être accueillis. Au moins 30 000 professionnels seraient nécessaires pour pallier le manque de personnel en crèche d’ici à 2027, à un niveau « d’’urgence absolue », d’après la Fédération Française des Entreprises de Crèche. En effet, le secteur de la crèche recrute, mais peine à embaucher et fonctionne en sous-effectif.

 

Un manque d’attractivité et une dévalorisation du métier

Le manque de personnel a pour conséquence immédiate une dégradation des conditions de travail. En effet, les structures fonctionnent avec des postes non pourvus ce qui altère la qualité de l’accueil. Le turn-over est important en l’absence de personnel qualifié, et le recours à l’intérim est de plus en plus fréquent.

À l’origine de cette absence d’attrait pour ces postes, un manque d’attractivité des métiers de la petite enfance en général, un salaire sous-évalué, et des conditions de travail difficiles sont à souligner. Toutes ces raisons freinent le recrutement des professionnels qualifiés dans les crèches publiques, qui préfèrent se tourner vers le privé.

 

Les préconisations du ministère des Solidarités et de la Santé

D’après les préconisations du ministère des Solidarités et de la Santé, au moins 40 % du personnel travaillant dans les établissements d’accueil du jeune enfant doit être diplômé d’État. Ces différents métiers de la petite enfance concernés par un diplôme d’état sont : les puéricultrices, les éducateurs de jeunes enfants, les infirmiers, les psychomotriciens ou encore les auxiliaires de puériculture.

 

Les salaires, première cause de la fuite des professions diplômées

En crèche, deux types de diplômes sont reconnus dans la profession : d’une part, les CAP, qui doivent représenter 60 % maximum de l’effectif total ; d’autre part, les 40 % préconisés par le Ministère des Solidarités et de la Santé, qui doivent justifier d’un diplôme d’État.

Pour autant, les salaires sont jugés insuffisants par toute la profession, quel que soit le niveau de formation dans la petite enfance. D’après les professionnels du métier, la pénurie en crèche est la conséquence de salaires trop bas : certains abandonnent complètement cette voie.

De nouvelles formations de la petite enfance

Pointé du doigt par les mairies, le recrutement secteur petite enfance en tension

L’Association des Maires de France alerte depuis juin 2022 sur l’urgence de la situation. Elle demande de nouvelles filières de formations pour enrayer le problème de la pénurie de personnel de la petite enfance. Elle réclame que de nouvelles solutions soient envisagées face au manque de personnel qualifié.

Pour relancer l’embauche en crèche, et l’emploi dans la petite enfance en général, le gouvernement a créé un comité de filière « petite enfance », à travers lequel il a proposé de nouvelles formations accélérées. De son côté, la première ministre a annoncé en urgence la mise en place de 200 000 places d’accueil d’ici à 2027 pour répondre à ce secteur en tension.

 

Vers un recrutement en crèche sans diplôme

Le CAP d’accompagnant éducatif de la petite enfance (AEPE), certification de l’Éducation nationale, est une formation proposée dès la classe de troisième. Elle enseigne l’accompagnement, le développement et les soins à apporter auprès des enfants de 0 à 6 ans. Elle constitue le premier niveau de qualification dans les métiers de la petite enfance, et permet de travailler en crèche.

Mais depuis le 31 août 2022, le gouvernement autorise l’embauche de salariés moins qualifiés, voire sans diplôme, pour favoriser l’emploi en crèche. Il propose des règles de recrutement assouplies pour apporter une réponse aux offres d’emploi de la petite enfance.

 

Une mesure d’exception

L’arrêté précise qu’il s’agit d’une mesure d’exception. Cependant, il inquiète parents et professionnels du métier, qui redoutent un nivellement par le bas et une méconnaissance du métier, notamment concernant les protocoles d’urgence (en cas d’accident, étouffement de l’enfant…).

 

120 heures d’intégration pour les nouvelles recrues

Dans les zones en tension, il est donc proposé de former le personnel non qualifié directement dans les structures d’accueil de jeunes enfants, par le biais d’un parcours de 120 heures d’intégration. Mais pour que la crèche embauche sans diplôme, elle devra prouver qu’elle n’a pas pu trouver de personnel qualifié sur une période de recherche de 3 semaines.

 

La Fédération Française des Entreprises de Crèches a approuvé la mesure proposée par l’État, mais selon elle, elle ne va pas résoudre la pénurie. Si l’État tient sa promesse de construire 200 000 places en crèches d’ici 2027, ce sont 100 000 professionnels de la petite enfance qui devront être formés pour occuper ces postes.

 

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