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Sources d’inspirations et de motivations, les Success Stories racontent les expériences réussies qui mènent chacun vers le rôle ou la position qu’il convoite. Mais le succès, c’est également la capacité à rebondir. Comment les expériences et enseignements que vous avez reçus ont-ils permis de vous emmener là où vous êtes ? Décryptage d’une expérience de vie dans le domaine de la Santé !
▶️ Bonjour, pouvez-vous nous présenter votre parcours ?
Bonjour, je suis William Zullo. J’ai évolué dans le domaine des ressources humaines, occupant successivement plusieurs postes tels que Responsable RH, Responsable développement RH et enfin DRH, pendant plusieurs années. Avant cela, ma carrière avait débuté dans le secteur de l’intérim, où j’avais la charge de la gestion de centres de profit. Après cela, j’ai occupé pendant 15 ans des postes fonctionnels liés aux RH, bien que le contact direct avec le terrain m’ait beaucoup manqué pendant cette période. En tant que DRH, je me suis retrouvé dans une position délicate, prise entre les exigences de l’organisation et les besoins des salariés, avec l’obligation de prendre des décisions difficiles. Après ces 15 années, j’ai dû faire face à la période Covid chez Bridge, un groupe médico-social basé à Paris. À la suite de cette épreuve, je me suis interrogé, comme tout le monde, sur mon équilibre de vie et la place qu’occupait mon travail. Vivre loin de ma famille, restée à Toulouse, et effectuer les incessants allers-retours entre Paris et la région m’a fait réfléchir sur mes choix professionnels. En particulier lorsque j’ai dû rester éloigné de chez moi pendant trois mois en tant que DRH durant la crise sanitaire. Ces événements m’ont poussé à réévaluer mes priorités et aspirations, tout en cherchant à équilibrer ma vie personnelle et professionnelle.
▶️ Quel a été le tournant dans cette réflexion ?
Le confinement et la crise du Covid ont été des moments charnières qui ont chamboulé ma perspective sur la vie professionnelle. La pression intense du métier de RH m’a amené à réfléchir sérieusement à mes aspirations. Un jour mon épouse m’a cité une expression qui m’a fait réfléchir « on n’a jamais vu un coffre-fort suivre un corbillard ». En tant qu’époux et père de famille, j’ai repensé à ma situation. J’ai ressenti le besoin de retrouver le terrain, particulièrement dans le secteur Médico-social, où je souhaitais obtenir une reconnaissance plus profonde de la part des équipes et des familles. Bien conscient que cela impliquerait probablement une baisse de salaire, j’ai décidé de tenter ma chance. À la fin des vacances, à l’été 2021, j’ai pris une décision importante en posant ma démission.
▶️ Comment est-ce que vous avez accédé à ce poste de Directeur d’EHPAD ?
À l’époque, j’ai fait 3 CV dont un que j’ai envoyé à Talents Santé et j’ai obtenu 3 propositions. Le poste proposé par Médicharme, par le biais de Talents Santé, correspondait parfaitement à mes attentes. Il proposait un challenge qui m’a séduit, malgré une situation compliquée au sein de l’EHPAD. En effet, le taux d’occupation y était de 50%, l’équipe était en difficulté et avait organisé un mouvement de grève peu de temps avant mon arrivée… Pourtant, j’ai été attiré par cette opportunité ! Elle me permettait de retrouver le sens que je recherchais dans mon parcours professionnel, en m’offrant un environnement opérationnel stimulant. Mon expérience en tant que DRH au niveau groupe a été très bénéfique pour ce poste, même si cela pouvait inquiéter certains recruteurs de voir un DRH aspirer à devenir un simple directeur. Ce que je recherchais avant tout, c’était une relation plus étroite avec les salariés, les familles et les autres acteurs du secteur. Aujourd’hui, je me sens beaucoup plus épanoui et en phase avec mes aspirations professionnelles.
▶️ Quel est le premier bilan que vous tirez de cette expérience ?
J’occupe ce poste depuis le 04 octobre 2021 et, depuis cette date, l’établissement est parvenu à retrouver un taux d’occupation de 100 %, et nous avons fidélisé les membres de l’équipe de soins. Nous avons constitué une équipe solide comprenant un médecin coordinateur, un cadre de santé, quatre infirmières, des aides-soignantes diplômées et deux assistantes, regroupant un total de 46 salariés à temps plein pour ce centre situé dans l’Ariège.
En juin 2022, le groupe m’a sollicité pour aider un nouveau centre en difficulté. J’ai donc assumé une double fonction en prenant également en charge l’EHPAD des Genévriers, où je travaille actuellement. Il accueille 82 résidents et 62 salariés, ainsi que 20 autres salariés au sein de la société de restauration collective, soit, en tout, 80 salariés. Cette diversité de responsabilités répondait à ma volonté d’apprendre face à de nouveaux défis, notamment avec l’ajout de la partie restauration, qui demande un grand contrôle et de nouvelles compétences à acquérir.
Ma plus grande satisfaction a été de sécuriser les effectifs en fidélisant le personnel. La pression exercée par l’ARS a nécessité de mettre en place un projet solide avec une équipe structurée, opérationnelle et offrant une prise en charge de qualité. Des contrôles supplémentaires ont été effectués après le scandale d’Orpéa, ce qui a demandé un rôle important de ma part pour rassurer l’ARS et le conseil départemental quant au bon fonctionnement de l’établissement.
Lorsque Médicharme a confié la mission à Talents Santé, ils cherchaient un profil expérimenté capable de gérer la pression et le stress. En tant que DRH dans le secteur médico-social, j’ai été confronté à des situations difficiles pendant la pandémie de Covid-19, ce qui a renforcé ma détermination à m’engager pleinement auprès des équipes. À l’EHPAD, lorsque des renforts étaient nécessaires, j’ai été présent sur le terrain.
Mais j’avais également le désir de trouver un poste qui me permettrait de me sentir utile et valorisé, ce que j’ai finalement réussi à retrouver avec ce nouveau rôle. Le groupe Médicharme a été un véritable soutien tout au long de cette évolution !
▶️ Votre expérience de DRH constitue donc un atout majeur votre poste actuel ?
Oui, sans aucun doute ! Dans cette expérience, mes réussites sont indéniablement liées à mon expérience en tant que DRH. La fidélisation des soignants s’est avérée être un défi de taille, mais j’ai été marqué par l’engagement que j’ai suscité grâce au projet d’établissement que j’ai présenté. Initialement vieillissant, l’établissement va désormais bénéficier d’une rénovation complète cette année, offrant ainsi une qualité de vie améliorée pour les résidents et les salariés. J’ai réussi à vendre ce projet et à promouvoir une gestion de qualité, des échanges et des conditions de travail optimales auprès de mes équipes. Mon implication directe et régulière sur le terrain a sans doute contribué à débloquer certaines situations. Aujourd’hui, les rôles au sein de l’équipe sont bien définis, ce qui a permis une amélioration significative du processus de soins, contrairement à la situation initiale.
Au début, j’intervenais même lors des réunions d’équipe, car les choses n’étaient pas encore bien structurées. Cependant, avec le temps, les transmissions et le suivi des soins se sont fait naturellement, et le relais a été réussi. J’ai peut-être dépassé mes fonctions initiales, mais il y avait tellement à faire à tous les niveaux !
▶️ Et le changement a été bénéfique sur le plan personnel je suppose ?
Oui complètement ! Sur le plan familial, je suis actuellement à une heure et quart de mon lieu de travail. La présidence du groupe a pris note de mes contraintes et aspirations, et j’ai l’intention de me rapprocher encore davantage de chez moi à l’avenir. Dans cette optique, j’envisage de prendre en charge un nouvel établissement proche de Toulouse, au sein du même groupe en plus de celui que je dirige actuellement à Saint MARTORY. Actuellement à temps plein dans mon établissement actuel, j’attends qu’une place se libère pour moi dans cette structure toulousaine.
▶️ Revenons à votre formation. Quelles études avez-vous suivies ?
Au départ, j’ai passé un BTS commercial, puis un DESS Ressources Humaines (Master 2). Mais arrivé à 40 ans, j’ai quitté mon poste de DRH chez SPIE sud-ouest (dans le BTP), et j’ai eu envie de faire un bilan de compétences pour faire le point. Cela a révélé que j’étais attiré par un secteur aux antipodes de celui dans lequel j’exerçais : le Médico-social. Pour exercer en tant que Directeur d’EHPAD, il me fallait la formation sectorielle bac + 5. J’ai donc repris les études ! Je me suis dirigé vers une école de commerce, à Toulouse (TBS), pour obtenir le diplôme indispensable pour diriger un établissement de santé : le Mastère spécialisé gestion de structures sanitaires et sociale.
Cela dit, en définitive, tous mes diplômes m’ont été utiles pour exercer ce métier : l’aspect commercial (car en effet, on vend un projet aux résidants), l’aspect RH (60-70% du budget d’un EHPAD est destiné à la masse salariale), et enfin, cette dernière formation, essentielle.
L’aspect Management m’a été le plus utile pour gérer les ressources humaines de l’établissement. Être mesuré et juste, c’est ce que l’on apprend dans ces postes. Il faut savoir endosser le mauvais rôle pour le bien de l’établissement.
▶️ Quelles sont, selon vous, les qualités à retrouver chez un Directeur d’EHPAD ?
Pour ce métier, il faut être impliqué et mobilisable à tout moment. Le soir, le week-end, pendant vos vacances… Le responsable doit toujours pouvoir se déplacer en cas de problème. Une personne qui souhaiterait bénéficier des horaires de bureau classiques ne peut pas exercer ce métier. Mais il y a beaucoup de satisfaction à trouver d’autre part ! La confiance avec l’équipe une fois instaurée, la solidarité. Enfin, une autre qualité indispensable, outre l’implication, c’est le Management. Sans l’âme d’un manager, on peut rencontrer des difficultés et être dépassé. Sur ce poste, il est essentiel de communiquer, d’être dans l’empathie, tout en gardant toujours les limites nécessaires pour conserver un rapport hiérarchique indispensable.
▶️ Quelle est votre vision du métier ?
C’est un travail qui n’est pas facile. On recherche de nombreux Directeurs d’EHPAD en France. D’après moi, Il faut des profils expérimentés sur ces postes. Il ne faut pas hésiter à embaucher des Seniors. Enfin, les rémunérations devraient être plus alignées avec les exigences de ces postes, et ne sont pas toujours à la hauteur.
Je ne quitterai ce métier pour rien au monde. Mon expérience me permet d’échanger avec les opérationnels, et j’apprécie mon autonomie dans mes choix. Ma direction générale me suit dans mes propositions au sujet de la structure, des collaborateurs… C’est très appréciable.
Le mot de la fin : Sur ce poste en EHPAD, j’ai compris l’expression « on pleure deux fois : quand on arrive et quand on repart. » c’était éprouvant mais il s’est créé un vrai lien auprès des équipes, et le projet que nous avons fait aboutir ensemble est une fierté.
Merci à William Zullo de nous avoir partagé son parcours et son expérience dans ce métier !